Les fonds baptismaux

Sur l’emplacement de l’église actuelle, construite dans la première moitié du 18e siècle, se trouvait une église, fragilisée par un tremblement de terre, à la fin du 17e siècle et devenue sans doute trop exiguë en raison de l’augmentation de la population. Du mobilier de cette ancienne église, seuls cinq éléments sont encore visibles dont la théothèque (tabernacle, en style gothique du13 e siècle, qui se trouvait dans le chœur de l’église) encastrée, ici, dans le mur nord, et ces superbes fonts baptismaux romans, en pierre, du milieu du 12e siècle. Ceux-ci méritent notre attention et une comparaison avec d’autres fonts baptismaux de la même époque, de l’ancien diocèse de Liège, qui s’étendait au-delà de nos cinq provinces actuelles, envisagées ici.

Description

Tous les fonts baptismaux reposent encore ou reposaient sur un SOCLE QUADRANGULAIRE.
Les fonts s’appuient sur une GROSSE COLONNE CENTRALE, soit seule, soit entourée de quatre ou exceptionnellement douze colonnettes, comme à Saint-Séverin-en-Condroz.
Les fonts sont constitués généralement d’une CUVE CYLINDRIQUE, parfois quadrangulaire.
C’est au niveau de leur décor que l’on remarque la plus grande variété d’inspiration.
Quatre têtes d’angle divisent, le plus souvent la surface à décorer en autant de parois. Ces têtes peuvent être très différentes les unes des autres, y compris sur une même cuve : elles diffèrent tant par l’aspect du visage que par la coiffure des cheveux et par l’élément qui ceint la tête : bandeau, couronne, mitre, calot…

Les quatre faces de la cuve, ou seulement certaines d’entre elles, peuvent être décorées.

Par contre, les fonts de FURNAUX font exception à tous points de vue :

Symbolique et interprétation

Beaucoup d’éléments décoratifs peuvent être considérés comme symboliques et donnent lieu à interprétation. À titre d’exemple :

Conclusion

En ce qui concerne nos fonts baptismaux, bien qu’ils n’aient pas conservé leur socle ni leur colonne centrale d’origine, ils illustrent bien les caractéristiques des fonts baptismaux du 12e siècle de notre région.

Très grande variété d’inspiration, disions-nous ? En voici la preuve.
Texte : Nicole Carpiaux.

Pour une comparaison avec d’autres fonts baptismaux, voici quelques photos :