Le patrimoine architectural et culturel de Soiron

Deux châteaux et de nombreuses demeures de caractère font partie de son remarquable patrimoine architectural. Soiron offre l'image d'un ensemble homogène et harmonieux d'anciennes maisons groupées autour de l'imposante église Saint Roch, d'un bourg dont la physionomie a peu changé depuis près de trois cents ans. Il y persiste une tradition de construction fondée sur le bon sens qui dégage une sensation particulière. Dans un paysage de vergers et de haies vives, ce village apparaît comme en retrait du temps avec son séchoir à chardons, son lavoir public et sa pièce d'eau.

Cardamines, ombelles et renoncules, vergers fleuris, tendres collines aux feuillus bruissants, chemin enfin, sans nombre, et dont les noms, complices et familiers, fleurent bon le pays, quel écrin précieux pour un village en état de grâce. Non pas au bout du monde, au terme d'un interminable voyage, mais là, tout près. Soiron. D'où que l'on soit aux alentours, la vue repose dans l'équilibre et l'harmonie. Elles sont là les maisons écloses du sol même, de la pierre, du moellon et chaque porte, chaque fenêtre – si bien logée, enchâssée, cernée – s'ouvre exactement là où elle doit s'ouvrir ... C'est bien ce qui ravit en ce petit coin heureux : le génie des bâtisseurs d'antan. Ces gens d'autrefois qui, à la veillée, frappaient des clous ou rêvaient à Jonas le Corbeau. RENE HAUSMAN

Dans le village, dominent des constructions avec des matériaux traditionnels : moellon de grès, pierre calcaire et brique, différemment combinés. La plupart ont été édifiées ou remaniées au XVIIIe siècle. D'importantes habitations de 2 ou 3 niveaux, côtoient des maisons modestes plus étroites. Tous les styles, du mosan au Louis XVI, s'y mélangent dans une curieuse harmonie. Trottoirs et murets relient avec bonheur les maisons. Calvaires, potales, pierres de façade louant le Christ témoignent de la ferveur religieuse ancestrale.

Sur la place de l'église deux maisons remarquables par l'heureuse combinaison des proportions des lignes et des couleurs. Un raidillon conduit à la « Saule ». Ce terme vient du germanique « sall » signifiant assemblée, rappelle la présence à cet endroit de l'ancienne cour de justice. Ce lieu est bordé de petites maisons pittoresque et d'une ancienne ferme. La brasserie banale du village se trouvait dans cette ferme.

Dans le bas du village s'étend une vaste place avec les anciens points d'eau : le lavoir ou grand bac et la source du petit bac. Non loin s'élève le presbytère, belle demeure de brique et calcaire réalisée en 1765.

L'ancienne ferme du château comprend 3 ailes disposées en U autour d'une cour et construite au XVIIe siècle. Sa particularité est un séchoir à chardons : ce haut bâtiment en brique caractérisé par une multitude d'ouvertures verticales de ventilation, était destiné à sécher les chardons utilisés dans l'industrie textile pour peigner les draps de laine après foulage.

Le château situé au nord-ouest du village, abandonné par le seigneur qui se fait construire un autre château en 1587, est partiellement incendié et pillé par des troupes de passage est presque complètement détruit par le tremblement de terre de 1692. On doit sa reconstruction à Ignace II de Woelmont entre 1723 et 1749. Ce dernier opte pour une composition symétrique en brique et calcaire, couverte d'une toiture à la Mansard en ardoise. Le bâtiment des communs construit à l'emplacement de l'ancien château est ponctué par deux tours carrées.

A l'écart du centre du village, en direction de Wegnez, sur un lieu-dit « sur le thier » se dresse le château de Sclassin . Construit en 1587 et remanié fortement au XVIIIe siècle, il était la demeure des de Woestenraedt jusqu’à la révolution. En 1811 il est vendu comme bien national et va changer de propriétaire six ou sept fois, chacun apportant sa petite touche personnelle. Les derniers aménagement importants date des années 1960 et sont réalisée avec bonheur par l'architecte Albert Duesberg cousin du propriétaire de l'époque Léon Duesberg.
Les deux châteaux de Soiron sont des domaines privés.